29 juin-1 juil. 2022 Lyon (France)
Distribution des éléments volatils dans les chondres des chondrites à enstatite
Dorian Thomassin  1@  , Yves Marrocchi  2@  , Laurette Piani  3@  
1 : Centre de Recherches Pétrographiques et Géochimiques
Institut National des Sciences de l'Univers : UMR7358, Université de Lorraine, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR7358 / UPR2300 / EP2031 / UPR9046
2 : Centre de Recherches Pétrographiques et Géochimiques
Université de Lorraine, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR7358
CNRS / Université de Lorraine, 15 rue Notre-Dame des Pauvres, 54500 Vandoeuvre-les-Nancy -  France
3 : Centre de Recherches Pétrographiques et Géochimiques
Université de Lorraine, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR7358

La question de l'origine des éléments volatils sur Terre, comme l'hydrogène ou le carbone, est fondamentale pour comprendre l'origine de la vie. Les chondrites primitives sont les témoins des conditions qui régnaient au début du système solaire et nous renseignent sur la nature des éléments qui ont formé notre planète. Les chondrites à enstatite (EC) ont l'avantage de partager des similitudes isotopiques avec la Terre et sont souvent considérées comme des analogues des roches constitutives de notre planète [1]. Ne contenant ni minéraux hydratés, ni traces d'altération aqueuse, les EC sont généralement considérées comme pauvres en éléments volatils. Dans une étude précédente portant sur l'EC Sahara 97096, la moins altérée des EC, des teneurs élevées en H (jusqu'à 1.2% poids équiv. H2O [2]) ont été mesurées dans les zones vitreuses (mésostases) des chondres.

A la suite de cette étude, nous avons analysé en sonde ionique les éléments volatils (H, C, N, F, S, Cl) dans deux EC primitives en imagerie et en ponctuel. L'objectif de ces analyses est de comprendre la dispersion des éléments volatils et la nature de leurs phases porteuses afin de mieux connaitre la répartition des éléments volatils dans le système solaire interne.

Les teneurs en éléments volatils mesurées dans les mésostases des chondres des EC sont élevées. Par exemple, les mésostases contiennent (en ppm poids) : 600 < H2O < 7400, 2600 < S < 8200. A l'inverse, les pyroxènes ont généralement une teneur en H2O inférieure à 200 ppm poids.

En plus de ces teneurs élevées, la concentration de H est corrélée à la concentration de S dans les mésostases. Ce lien entre H et S pourrait être expliqué par la faible teneur en Fe des mésostases due aux conditions réductrices lors de la formation des chondres des chondrites à enstatite.

[1] Javoy M., et al. (2010). Earth and Planetary Science Letters 293:259–268. [2] Piani L. et al. (2020) Science 369:1110–1113.


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